samedi 7 mai 2011
"Ce n'est pas possible !"
Micha est étudiant d’origine serbe dans une prestigieuse école de commerce. À la fin de son stage de fin d’études dans une grande banque d’affaires, son manager le prend dans une salle à part et lui annonce avec un grand sourire qu’on va lui proposer une offre d’emploi à 50 K€ (primes non comprises). Micha le remercie pour la confiance que lui accorde son employeur et indique qu’il va réfléchir. Le manager lui demande alors de répéter : il a dû mal entendre, il ne comprend pas qu’il puisse réfléchir au lieu de signer tout de suite ce pont d’or. Car son manager est persuadé que la France entière rêve qu’on lui propose un tel poste.
Trois jours plus tard, quand Micha lui apporte une réponse négative, le chef est tellement surpris qu’il doit s’adosser à un mur. Il le regarde dans les yeux et lui tient ce discours : « Attends, Micha, tu n’as pas compris. On te propose de rejoindre X, une des toutes plus grandes banques d’affaires mondiales, avec un salaire à la clé tout de même intéressant pour un débutant, et toi tu dis non ! Ce n’est pas possible. C’est le montant des primes dont tu voudrais discuter ? ». Micha eut beau lui expliquer qu’il n’avait pas l’intention de poursuivre le rythme horaire de neuf heures du matin jusqu’à minuit suivi pendant ses six mois de stage, qu’il aspirait à une carrière un tout petit peu plus calme, le manager ne put jamais l’entendre et, malgré le fait qu’il était overbooké, le retint une demi-heure dans son bureau pour lui tenir un discours ponctué de « ce n’est pas possible ! ». Pour ce banquier, qu’un jeune refuse d’exercer le même métier que lui n’était tout simplement pas concevable. C’était comme si le gagnant du Loto refusait de toucher son gain.
mardi 3 mai 2011
Les avantages de la "colocation" avec ses parents
Aymeric, 27 ans, ingénieur en poste depuis deux ans habite encore chez ses parents. Remarquez, il a une excellence excuse : son travail est tout proche du domicile parental, ce serait idiot de prendre un studio dans la rue d’à côté ou d’augmenter son temps de trajet. Sa copine terminant ses études à l’étranger, il n’est pas pressé d’emménager seul, d’autant que ses parents, à la retraite mais hyperactifs dans le monde associatif, sont peu présents. Le frigo est toujours rempli et ce n’est pas lui qui paye ou très rarement. Il emprunte à volonté la vieille voiture dont ses parents ne se servent plus. Il a ainsi l’impression de bénéficier des avantages de la colocation avec ses parents sans en supporter les inconvénients. Certes, sa mère râle parfois parce qu’il oublie de prévenir s’il dîne à la maison ou pas et lui reproche de se comporter comme à l’hôtel, déposant son linge sale et le récupérant repassé après le passage de la femme de ménage sans se soucier plus que cela des tâches ménagères, mais les remontrances ne vont pas au-delà et il donne volontiers un coup de main à ses parents en échange quand il s’agit de les déposer à la gare ou d’ouvrir au plombier.
Moqué par quelques camarades qui le surnomment Tanguy, Aymeric annonce depuis des mois qu’il va se mettre en quête d’un studio, mais fait plus semblant de chercher qu’autre chose. La perspective de devoir payer un loyer au lieu d’économiser en vue de devenir un jour propriétaire ne l’enthousiasme guère. Finalement, ce qui va le mettre le pied à l’étrier, c’est qu’un ami en déplacement professionnel lui prête son appartement pour quelques mois. Il prit alors goût à l’indépendance totale.
lundi 2 mai 2011
Un permis pour les parents ?
Faudrait-il instaurer un permis pour avoir le droit d'avoir des enfants ? Cette idée est suggérée par Anne-Claire, 23 ans, brillante scolairement parlant mais un peu perdue dans la vie, tout comme son frère qui avait décidé sur un coup de tête d’arrêter ses études, entreprises pour plaire à ses parents mais où il s’ennuyait copieusement, pour devenir moniteur d’escalade dans le sud de la France.
Son raisonnement, loin d’être idiot même si l’idée paraît saugrenue au départ, s’appuie sur le décalage entre, d’un côté, la responsabilité d’être parent et la totale absence de formation et de contrôle des compétences nécessaires, de l’autre. « Dans ce cas-là, pourquoi ne pas supprimer le permis de conduire en postulant que l’on n’a pas besoin de cours pour apprendre à conduire, comme si c’était inné ? », argumente-t-elle.
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