lundi 15 octobre 2012

La guerre des générations n'aura pas lieu (2)


Pourquoi la guerre des générations n’aura pas lieu ? Parce que la guerre n’est qu’un des phénomènes possibles. Lorsque deux cultures, deux peuples ou deux groupes se rencontrent sur un même territoire, qu’en résulte-t-il ? Quand on pense à la cohabitation entre différents âges, que ce soit au sein d’une entreprise ou de la société en général, on pense tout d’abord aux tensions qui peuvent en découler. Pourtant, à côté du conflit, plusieurs cas sont possibles :
-  L’assimilation : Les nouveaux arrivants sont appelés à se fondre dans la culture dominante. Ils doivent montrer patte blanche pour être acceptés comme membres à part entière de la communauté.
-  La séparation : Les deux cultures coexistent mais ne se mélangent pas, à l’instar du communautarisme. Il existe par exemple aux États-Unis des ghettos de vieux qui ne daignent pas cohabiter avec des habitants plus jeunes.
- La ségrégation : Le groupe dominant dénigre les nouveaux arrivants et les laisse en marge de la société.
- L’intégration : Les deux groupes se mélangent, si bien que la culture dominante évolue pour s’imprégner de certains traits apportés par les nouveaux arrivants.
-  L’invasion : La culture des nouveaux arrivants prend le pas sur la culture dominante.
- Le conflit : Les deux groupes sont en tension et quelques étincelles peuvent conduire à un affrontement.

Quel est le point commun entre les conflits de générations et les antibiotiques ? Ils ne sont pas automatiques ! Souvent annoncées, les guerres civiles intergénérationnelles sont pourtant rares dans l’histoire de l’humanité, pour ne pas dire inexistantes. Pourquoi les conflits sont-ils les exceptions qui confirment la règle ? Pourquoi l’intégration est-elle la norme, malgré les discours alarmistes entendus ici et là dans les médias ? 

Tout simplement parce que l’on confond inégalités intergénérationnelles et conflit intergénérationnel. L’existence d’inégalités ne suffit pas à créer l’embrasement. La fracture sociale ne débouche pas nécessairement sur le conflit frontal. L’idée de « grève générationnelle » lancée par Mario Monti, avant de devenir président de la république italienne, n’a jamais pris par exemple.