lundi 9 mai 2011

Quand les jeux créent du lien...

Une agence de publicité décide de fusionner ces quatre filiales : l’agence de publicité classique (pour la télé et la radio), l’agence de marketing direct (la publicité sur les lieux de vente par exemple), l’agence de street marketing (la publicité qu’on trouve dans la rue) et l’agence spécialisée dans la publicité sur Internet. L’ambition des dirigeants était belle sur le papier : faire des économies d’échelle et proposer des offres globales aux clients. Ils n’ont alors plus qu’un mot à la bouche pour que, désormais, tout le monde travaille ensemble : la transversalité. Sauf qu’elle ne se mit pas en œuvre d’un coup de baguette magique : il y a publicitaire et publicitaire, tous ne sont pas valorisés à la même enseigne.

Au bout de quelques mois, une enquête montra que seule une bande de jeunes collaborait : quelques collègues avaient sympathisés autour de leur passion pour les jeux vidéo en ligne qu’ils pratiquaient le week-end mais aussi parfois la semaine sur leur temps de travail. Cela leur avait permis de dépasser les préjugés des uns sur les autres pour unir leurs compétences plutôt que de travailler en silos ou de dauber sur le métier de l’autre.

samedi 7 mai 2011

"Ce n'est pas possible !"

Micha est étudiant d’origine serbe dans une prestigieuse école de commerce. À la fin de son stage de fin d’études dans une grande banque d’affaires, son manager le prend dans une salle à part et lui annonce avec un grand sourire qu’on va lui proposer une offre d’emploi à 50 K€ (primes non comprises). Micha le remercie pour la confiance que lui accorde son employeur et indique qu’il va réfléchir. Le manager lui demande alors de répéter : il a dû mal entendre, il ne comprend pas qu’il puisse réfléchir au lieu de signer tout de suite ce pont d’or. Car son manager est persuadé que la France entière rêve qu’on lui propose un tel poste.

Trois jours plus tard, quand Micha lui apporte une réponse négative, le chef est tellement surpris qu’il doit s’adosser à un mur. Il le regarde dans les yeux et lui tient ce discours : « Attends, Micha, tu n’as pas compris. On te propose de rejoindre X, une des toutes plus grandes banques d’affaires mondiales, avec un salaire à la clé tout de même intéressant pour un débutant, et toi tu dis non ! Ce n’est pas possible. C’est le montant des primes dont tu voudrais discuter ? ». Micha eut beau lui expliquer qu’il n’avait pas l’intention de poursuivre le rythme horaire de neuf heures du matin jusqu’à minuit suivi pendant ses six mois de stage, qu’il aspirait à une carrière un tout petit peu plus calme, le manager ne put jamais l’entendre et, malgré le fait qu’il était overbooké, le retint une demi-heure dans son bureau pour lui tenir un discours ponctué de « ce n’est pas possible ! ». Pour ce banquier, qu’un jeune refuse d’exercer le même métier que lui n’était tout simplement pas concevable. C’était comme si le gagnant du Loto refusait de toucher son gain.  

mardi 3 mai 2011

Les avantages de la "colocation" avec ses parents

Aymeric, 27 ans, ingénieur en poste depuis deux ans habite encore chez ses parents. Remarquez, il a une excellence excuse : son travail est tout proche du domicile parental, ce serait idiot de prendre un studio dans la rue d’à côté ou d’augmenter son temps de trajet. Sa copine terminant ses études à l’étranger, il n’est pas pressé d’emménager seul, d’autant que ses parents, à la retraite mais hyperactifs dans le monde associatif, sont peu présents. Le frigo est toujours rempli et ce n’est pas lui qui paye ou très rarement. Il emprunte à volonté la vieille voiture dont ses parents ne se servent plus. Il a ainsi l’impression de bénéficier des avantages de la colocation avec ses parents sans en supporter les inconvénients. Certes, sa mère râle parfois parce qu’il oublie de prévenir s’il dîne à la maison ou pas et lui reproche de se comporter comme à l’hôtel, déposant son linge sale et le récupérant repassé après le passage de la femme de ménage sans se soucier plus que cela des tâches ménagères, mais les remontrances ne vont pas au-delà et il donne volontiers un coup de main à ses parents en échange quand il s’agit de les déposer à la gare ou d’ouvrir au plombier.

Moqué par quelques camarades qui le surnomment Tanguy, Aymeric annonce depuis des mois qu’il va se mettre en quête d’un studio, mais fait plus semblant de chercher qu’autre chose. La perspective de devoir payer un loyer au lieu d’économiser en vue de devenir un jour propriétaire ne l’enthousiasme guère. Finalement, ce qui va le mettre le pied à l’étrier, c’est qu’un ami en déplacement professionnel lui prête son appartement pour quelques mois. Il prit alors goût à l’indépendance totale.

lundi 2 mai 2011

Un permis pour les parents ?

Faudrait-il instaurer un permis pour avoir le droit d'avoir des enfants ? Cette idée est suggérée par Anne-Claire, 23 ans, brillante scolairement parlant mais un peu perdue dans la vie, tout comme son frère qui avait décidé sur un coup de tête d’arrêter ses études, entreprises pour plaire à ses parents mais où il s’ennuyait copieusement, pour devenir moniteur d’escalade dans le sud de la France.

Son raisonnement, loin d’être idiot même si l’idée paraît saugrenue au départ, s’appuie sur le décalage entre, d’un côté, la responsabilité d’être parent et la totale absence de formation et de contrôle des compétences nécessaires, de l’autre. « Dans ce cas-là, pourquoi ne pas supprimer le permis de conduire en postulant que l’on n’a pas besoin de cours pour apprendre à conduire, comme si c’était inné ? », argumente-t-elle.

jeudi 14 avril 2011

Génération susceptibilité ?


J’assistais à une conférence sur la génération Y hier soir en simple observateur : pour une fois, ce n’était pas moi qui parlais !!! Le consultant (autoproclamé spécialiste des jeunes mais aussi d’une dizaine d’autres thèmes !) a fait un discours classique sur le sujet. Il était caricatural mais, à sa décharge, en 45 minutes sur un sujet aussi vaste, il est difficile de ne point l’être.

L’intérêt de la conférence était ailleurs : quatre jeunes de la génération Y étaient appelés à réagir par la suite. Apparemment, ils avaient mal pris le fait que le consultant ne souligne que les mauvais côtés de leur génération. Etre qualifiés d’enfants-roi, de narcissiques, etc., n’était pas de leur goût. Par la virulence de leurs réactions et leur bagout, ces jeunes faisaient au moins la démonstration de leur caractère décomplexé et de leur aisance sociale.

« Peut-être que nous sommes une génération susceptibles ! » lança une jeune fille de façon ironique face au consultant qui tentait de répondre aux critiques. Sans le savoir, elle n’avait sans doute pas tout à fait tort. Certes, les propos du consultant était grossis et majoritairement péjoratifs, mais la vigueur de la réaction de ses quatre jeunes actifs montrait aussi comme ils avaient été blessés en plein cœur par cet exposé. Pour cette génération, l’image de soi est primordiale. Attention à ne pas les vexer ! ;-)

vendredi 1 avril 2011

Le travail est important...

Contrairement à ce que l’on entend souvent, le travail est qualifié d’important par 92% des jeunes : seuls 4% le jugent peu important. A la question : « dans la vie, qu’est-ce qui est important pour vous ? », le travail arrive en deuxième position, derrière la vie de famille, mais devant l’argent, les amis, les loisirs et le temps libre. Mieux, entre les deux tiers et les trois quarts d'entre eux ne souhaitent pas s’en dispenser : même en gagnant au Loto, ils souhaiteraient poursuivre une carrière professionnelle, sans doute sensiblement différente, mais devenir rentier n’est en tout cas pas leur rêve le plus fou.

Il faut dire que les jeunes Français sont près d’un quart, soit bien plus que leurs confrères européens, à penser que ceux qui ne travaillent pas deviennent paresseux et seulement 3% à appréhender le travail uniquement comme une nécessité économique. Il y a d’ailleurs lieu de noter qu’il y a peu d’écarts en Europe entre les jeunes et les aînés sur l’importance du travail ; la France ne fait pas exception à cette règle.

Le travail est une valeur importante pour les jeunes actifs, mais relativisée par rapport à d'autres facettes identitaires.
RDV dans les prochains messages pour développer cette idée !

dimanche 20 mars 2011

Vive l'autonomie relationnelle !

L’autonomie des jeunes s’accroît grâce à divers objets qui sont des alliés pour limiter la surveillance parentale. Le scooter par exemple, qui permet une plus grande indépendance et liberté de déplacement, mais aussi et surtout les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Le téléphone portable et Internet sont des facteurs d’émancipation juvénile équivalents à ce que furent en leur temps les appareils ménagers pour les femmes !!!

Grâce à eux, les jeunes peuvent communiquer avec l’extérieur sans passer par le téléphone fixe familial. Cette « autonomie relationnelle » s’est d’autant plus accrue que les équipements personnels se sont multipliés : ordinateurs portables, télévision dans la chambre, lecteurs MP3, consoles vidéo, téléphones portables… Désormais, chacun dispose de son écran : plus de 40% des collégiens ont dans leur chambre une console de jeu, plus d’un tiers un ordinateur, plus de 50% une télévision. Au total, 92% des adolescents disposent d’un ordinateur à domicile et plus de 40% ne sont pas limités dans l’utilisation d’Internet par leurs parents. D’ailleurs, parmi ceux qui sont contrôlés, moins de 15% qualifient ce contrôle parental de fort.